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Impact des écrans sur les jeunes enfant

Impact des Ecrans sur les Jeunes Enfants. Quel rôle jouer pour crever l’écran ?

                                                           Dr S .SUKNO

                                                           Formathon 2020

 

 

CONSTATS :

            Augmentation du nombre d’écrans par foyer :

                        Médiamétrie 2016 : 6,4 écrans/ foyer Français en moyenne

                        80% des 4-14ans possèdent au moins 1 écran personnel (Lagardère Harris 2017)

            Augmentation du nombre d’heures passées devant les écrans :

                        3h04/j en moyenne soit 21H/sem pour les enfants de 4 ans (Lagardère Harris 2017)

                                    Enquête Ipsos 2017

                                    

                                    1/3 des enfants de 2 ans ont un temps écran > 1h/j (Nutri BB 2013)

                        30 % des enfants <3 ans mangent devant un écran (Nutri BB 2013)

                        11% des bébés de 15 jours à 3 mois sont quotidiennement exposés aux écrans

 

            Augmentation significative de certains troubles :

            

Les troubles observés et pouvant (du moins en partie) être rattachés aux écrans sont :

Des troubles du langage: retard de langage, pauvreté lexicale, difficulté d’acquisition du langage élaboré.

Des troubles d’attention-concentration.       

Des troubles visuo-perceptifs et troubles graphomoteurs.


Des troubles du comportement: anxiété, agressivité, intolérance à la frustration…

Des troubles du sommeil: diminution du temps de sommeil, dégradation de la qualité du sommeil è impact sur la mémorisation et les apprentissages

Des troubles ophtalmologiques: myopie…

Un risque accru de surpoids / sédentarité et grignotage

Tableau EPEE: Exposition Précoce et Excessive aux écrans (Mai 2018 Pr Marcelli)

Enfants entre 5 mois et 3-4 ans

Exposition de 3 à 5 h/ jour

Tableau pseudo autistique :

Tr Attention, en dehors de l’attention soutenue devant les écrans

Tr Langage / écholalies, anomalies de la prosodie

Tr de la communication

Tr de la motricité fine

Qui évolue favorablement à l’arrêt total des écrans.

 

Il faut cependant noter que des études montrent (Christakis, 2009) que les circonstances dans lesquelles l'enfant est exposé aux écrans (seul ou accompagné) ainsi que les contenus ou le type d'exposition (passif ou actif) aux écrans ont davantage d'impact que la durée d'exposition.

 

HYPOTHESES : 

La période de 1 à 4 ans est une période importante du développement cérébral. Elle correspond à la période de synaptogénèse  exponentielle au cours de laquelle se mettent en place des millions de milliards de connexions cérébrales. 

Cette synaptogénèse s’associe à l’apoptose ou mort cellulaire programmée.

Ceci aboutit à une sélection de réseaux neuronaux fonctionnels permettant la mise en place de toutes les fonctions cognitives, psychologiques…

Ces phases sont sous la dépendance de facteurs génétiques d’une part et de facteurs environnementaux d’autre part.

On peut donc concevoir que l’exposition importante aux écrans modifiant les stimulations de l’enfant (moins d’échanges relationnels notamment chez le tout petit, moins de communication avec l’enfant, moins d’expérimentation en 3D …) va modifier ces réseaux neuronaux et donc les capacités cognitives, comportementales, émotionnelles des enfants.

Beaucoup d’études cliniques vont dans ce sens mais encore assez peu de données scientifiques. (Quelques études notent une modification de l’épaisseur du cortex ; d’autres décrivent une raréfaction  de la substance blanche).

  

QUEL ROLE POUR CREVER L’ECRAN ? :

 

Recommandations :


 

OMS : Pas d’écrans avant 2 ans. 1h/j pour 2-5 ans, idéalement avec l’adulte.

En octobre 2019, suivant les recommandations du CSA, Agnès Buzyn appelle à interdire les écrans avant l’âge de 3 ans.

Carnet de santé 2018 (Page 16) :   


En pratique :

            Qui ? : Tout professionnel de la petite enfance : Médecins, PMI, Sages-femmes, Assistantes maternelles, le personnel des crèches, l’école ….

            Comment ? :  à l’aide de fiches à afficher et remettre aux familles

                        Apprivoiser les écrans et grandir par Serge Tisseron

 

 

 


                       

La méthode des 4 pas de Sabine Duflo

 


 

                        Autres conseils « de bon sens »

Limiter le temps d’écran des parents du moins en présence de l’enfant

Parler, jouer avec son enfant

Sortir / parc, ludothèques..

Accompagner l’enfant lors d’une activité sur écran

 

CONCLUSION :   S. TISSERON: « Aucun écran n’est mauvais en soi, tout dépend du moment et de la façon de les introduire dans la vie de l’enfant, exactement comme on le fait en diététique pour les aliments »

 

Bibliographie

Collectif. « La surexposition des jeunes enfants aux écrans est un enjeu majeur de santé publique » In Le Monde. 2017. En ligne :

https://sabineduflofr.files.wordpress.com/2017/06/c2abc2a0la‐surexposition‐des‐jeunes‐enfants‐aux‐c3a9crans‐est‐un‐enjeumajeur‐de‐santc3a9‐publiquec2a0c2bb‐31.pdf

 

LE HEUZEY M.‐F., TURBERG‐ROMAIN C. Enquête Nutri‐Bébé 2013 Partie 3. Comportement des mères et des jeunes lors de l’alimentation. Société française de pédiatrie, 2015. 

En ligne : http://nutri‐bebe‐sfae.com/articles‐francais/enquete‐nutri‐bebe‐2013‐partie‐3‐comportement‐des‐meres‐et‐des‐jeunes‐enfants‐lors

 

ZIMMERMAN F. J., CHRISTAKIS D. A. Associations between content types of early media exposure and subsequent attentional

problems In Pediatrics, 120(5). 2007. En ligne : https://doi.org/10.1542/peds.20063322

 

La règle des 3‐6‐9‐12 de Serge Tisseron (2009). Relayée depuis 2011 par l'AFPA (association française de pédiatrie ambulatoire).    https://www.3‐6‐9‐12.org

ireps-ara.org › actualite › action_dl La surexposition des enfants de 0-6 ans aux écrans - IREPS ...

https://jamanetwork.com/journals/jamapediatrics/article-abstract/2754101