Le Mitraclip
Le Mitraclip : qu’est-ce que c’est ?
C’est une technique mini-invasive, percutanée, du traitement de l’insuffisance mitrale.
Le TAVI est la technique de référence du traitement percutané de la valve aortique.
Pour la valve mitrale, deux techniques sont actuellement reconnues : l’implantation d’une valve de TAVI dans une bioprothèse mitrale dégénérée, et Le Mitraclip, Clip percutané qui va pincer la grande valve mitrale et la petite valve mitrale sur une zone de fuite importante afin de limiter celle-ci
La valve mitrale est toutefois une valve complexe (anneau mobile et ellipsoïde, piliers, cordages, relation avec les volumes et la cinétique du ventricule gauche,…). Les pathologies mitrales sont donc multiples et complexes : maladie de Barlow, fuites mitrales organiques, fuites fonctionnelles, ruptures de cordages,….
Le Mitraclip peut rendre service dans certains cas très sélectionnés : des études randomisées (EVEREST, COAPT) ont en effet démontré un bénéfice à réparer par Mitraclip plutôt que d’opérer ou de s’abstenir. Il s’agit :
- des insuffisances mitrales sévères (IMs) organiques des patients inopérables (remboursement obtenu),
- et des IMs fonctionnelles jugées dysproportionnées (remboursement imminent),
- lorsque ces IMs paraissent « clipables ».
La sélection clinique et surtout échocardiographique des patients est donc capitale.
Le geste est percutané par ponction veineuse, sous AG et en salle de cathé, car il faut en permanence un contrôle écho transoesophagien (ETO) de la procédure : l’ETO (et un peu la scopie) guide le cathétérisme trans-septal, guide le clip dans la mitrale, vérifie la bonne capture des deux feuillets par le clip, s’assure de l’efficacité du clip sur la fuite, de la nécessité d’un deuxième clip parfois, s’assure de l’absence de complication,…
De nouveau et cette fois en per-procédure, être avec un échocardiographiste chevronné et rompu à cette technique est capital.
Le taux de succès de la procédure atteint les 99%, elle dure environ 2h, la durée d’hospitalisation 2 jours, sans convalescence.
Des études sont en cours pour savoir si il y a un intérêt à étendre les indications, notamment à l’IMs organique du patient opérable mais à haut risque opératoire (MITRA-HR).
Les clips se perfectionnent pour soigner plus de patients et plus efficacement : clip NT (plus maniable), clip XT (plus grand) , clip Pascal (plus large).
Depuis le First in Man en 2003, le premier clip a été implanté en France en 2010 et la technique s’étend : 475 patients ont été traités en France en 2017, 1040 en 2019. Tous les patients sont inclus en France dans un registre national piloté par la Société Française de Cardiologie : MITRAGISTER
Dr Maxence DELOMEZ
Cardiologue Lille