Suite à un empêchement de dernière minute, nous remercions le Dr Simon GAUDIER d'assurer le remplacement du Dr VERNIEST
L'article sera mis à jour très prochainement
Apnée du sommeil
Du doute à la prise en charge et son suivi : gestion complète du parcours.
Dr Laurent VERNIEST - STEENVOORDE
Prise en charge du SAOS en Médecine générale
(SAOS: Apnées Obstructives du Sommeil)
Le sommeil est vital, Le rôle du sommeil dans la physiologie globale est complexe mais pour simplifier il participe à un équilibre intérieur homéostasique de nos organes
Il implique
- La circulation
- La respiration
- La digestion
- La régulation urinaire
- Le système musculo squelettique
- le système nerveux
- Le système endocrinien
- L’appareil reproductif (femme cycle menstruel)
- L’appareil tégumentaire pour la régulation thermique.
Le syndrome d’apnée du sommeil est une pathologie respiratoire du sommeil avec conséquences neuro vasculaires diurnes et nocturnes
Il est assez souvent associé à d’autres troubles du sommeil et à des comorbidités
Notons parmi les troubles du sommeil associés
- Les insomnies
- L’hypersomnie
- Les troubles du rythme circadien ou désadaptation liées aux contraintes sociales
- Le syndrome obésité hypoventilation SOH
- Les mouvements de jambes
- Les parasomnies
- La narcolepsie (plus rarement).
Parmi les comorbidités on retrouve
- Des troubles cardiovasculaire, métaboliques, respiratoires, ORL
- Des troubles psychiatriques
Le médecin généraliste prend en charge généralement ces pathologies avec les autres spécialistes.
Il est le mieux placé pour évoquer avec le patient la recherche des signes ou contexte cliniques pour compléter le bilan d’un patient présentant au premier plan un SAOS.
Le SAOS nécessite une prise en charge transversale.
Le raisonnement clinique repose sur
- La symptomatologie somnologiquecomme l’hypersomnolence, plaintes d’insomnie, troubles nocturnes.
- Les symptômes associés ventilatoires, cardiologiques, trouble nerveux, anatomie des voies aériennes supérieures
- Des comorbidités pneumologiques, cardiologiques, métaboliques, psychiatriques, orl ou encore neurologiques
Le médecin généraliste est donc bien légitime pour repérer et participer au diagnostic du SAOS.
Définition du SAOS
Le SAOS se définit comme des troubles respiratoires du sommeil caractérisés par un rétrécissement ou une fermeture des voies aériennes supérieures pendant le sommeil alors que les efforts respiratoires persistent au moins une partie de l’événement. Ces événements sont identifiables et mesurables par les examens de polygraphie (PG) et de polysomnographie (PSG).
On identifie des limitations de débits, des hypopnées, des apnées.
La sévérité du SAOS est définie par des éléments combinés et le contexte clinique.
L’IAH index d’apnées hypopnées du sommeil est le calcul du nombre d’événements respiratoires associé à une baisse de la saturation en O2 ou un micro-éveil. C’est un élément objectif qui caractérise la sévérité du SAOS. Iah donne le nombre d’événements respiratoire par heure.
On peut aussi apprécier l’obstruction, la durée et l’intensité des apnées (appréciation globale) sur les schémas résumant les indicateurs mesurés lors de la nuit d’examen associé à un hypnogramme lors de la réalisation d’une PSG
La sévérité du SAOS dépend également de l’importance de la somnolence diurne associée (élément plus subjectif) ou la présence de comorbidités respiratoires (SOH, BPCO, asthme), cardiovasculaire (HTA réfractaire aux traitements, arythmie, cardiopathie ischémique).
Un SAOS aura pour premières répercutions des perturbations du sommeil qui génèreront une dette chronique de sommeil et pour conséquence une somnolence diurne excessive.
Le SAOS est à prendre en compte impérativement s'il existe des situations pouvant être perturbées par des troubles de la vigilance comme les professionnels de la route, des transports. Il doit être mesuré.
Particularité pour l’enfant: un SAOS peut impacter rapidement les troubles des apprentissages. Il faut donc les repérer et les corriger pour éviter les retards scolaires et des apprentissages ou du comportement.
Quels examens proposer ?
La polygraphie PG
- Elle est réalisée par un spécialiste formé et pratiquant régulièrement ces examens
- L’examen est pratiqué en ambulatoire.
- C’est un examen paraclinique respiratoire avec recueil des signaux suivant
- Flux aérien naso-buccal
- Saturation oxymétrie
- Mouvements respiratoires (pléthysmographie d’inductance thoracique et abdominale
- Fréquence cardiaque et intensité du pouls
- Intensité des ronflements
- Position de sommeil
- Mouvements
- Lumière ambiante
- La durée d’enregistrement
On peut deviner le temps de sommeil (avec une marge d’erreurs)
L’examen est remboursé (+/- PAV selon ALD ou caisse)
En pratique
La durée de la pose est de 10 minutes
Durée de la lecture de l’examen fonction de la qualité des traces et de l’habitude du lecteur.
C’est un examen de première intention, plus disponible ou accessible.
La polysomnographie (PSG)
Elle est réalisée par un spécialiste formé et pratiquant ++
On a les mêmes capteurs qu’en PG pour l’analyse respiratoire auxquels on ajoute des capteurs neurologiques et musculaires périphériques oculomoteurs, mentonniers et jambiers.
En général cet examen est réalisé à l’hôpital ou clinique mais de depuis quelques années il est possible en ambulatoire.
La durée de la pose est d’environ 45 minutes.
La durée d’analyse est fonction de la qualité des traces mais il faut compter 30 minutes minimum
L’aide d’un assistant ou IDE formé est intéressant.
On ajoute l’analyse du sommeil: endormissement, architecture du sommeil, stabilité du sommeil, les micro-éveils ou les éveils prolongés.
Le temps de sommeil est mieux défini. On peut constater l’impact des troubles respiratoire sur l’organisation du sommeil et sa qualité.
En pratique
L’IAH est plus précis.
La PSG peut être un examen de première intention si l’insomnie est repérée et pose questions.
La PSG est nécessaire si les troubles respiratoires du sommeil ne sont pas les seuls questionnements
Les Tests de maintien d’éveil
Ce sont des tests Spécialisés+++ avec plateau technique équipé (plus de 24 heures d’hospitalisation)
Problème d’accès en raison de l’offre
Seul examen objectif de la mesure de la vigilance.
C’est un examen réglementaire pour les professionnels de la route.
L’agenda du sommeil
Examen simple, impliquant le patient.
Outil éducatif et illustrant les habitudes du patient.
Riche d’informations
Examen reproductible et permettant de voir l’évolution.
Accessible en médecine générale et peu couteux.
Nécessite de prendre un peu de temps.
Téléchargeable sur Internet sans souci
Conclusion :
Le médecin généraliste a tout intérêt à s’intéresser au sommeil de ses patients. Il peut participer aux dépistages de certains troubles
Il est surtout attendu pour participer aux suivis des patients et aux renouvellements des traitements.
L’évolution des troubles du sommeil varie avec l’âge et l’apparition de comorbidités.
Le médecin généraliste à une place importante et attentive dans la prise en compte des parcours.