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Ophtalmologie : autour de cas cliniques

 

Identifier les céphalées de la sphère ophtalmologique


L’interrogatoire est déterminant.Des douleurs frontales survenant plutôt le soir et en cas de sollicitation visuelle prolongée sont possiblement en rapport avec une amétropie.

Des douleurs rétrooculaires provoquées par les mouvements de l’œil feront penser à une névrite optique, le diagnostic étant confirmé dans les jours qui suivent par une chute d’acuité visuelle.

Des douleurs à type de tension oculaire associées à une forte rougeur oculaire font penser à :

- une iridocyclite

- une hypertonie oculaire

- un corps étranger cornéen méconnu

Des douleurs et une photophobie intense dans un contexte posttraumatique font penser à une ulcération cornéenne.

Des douleurs avec photophobie survenant au réveil sur un œil font penser au réveil d’une blessure cornéenne de surface (kératalgie récidivante)

 

Le glaucome est-il douloureux ?


Un glaucome chronique n’est jamais douloureux : rien n’est plus sournois

 A l’inverse, la crise de glaucome aigu (qui est une maladie totalement différente et beaucoup plus rare) dans sa forme caractéristique a une symptomatologie bruyante et on ne risque pas de la  méconnaitre.

On risque plus de négliger les hypertonies subaigües : elles sont moyennement douloureuses ; aussi faut-il  attacher beaucoup d’importance à l’association avec une sensation de brouillard visuel ou la description de halos.


 

Œil rouge et douloureux : traiter d'abord ou adresser ?

A priori, on peut traiter deux yeux rouges simultanément comme une conjonctivite, surtout s’il existe des sécrétions ou une simple sensation de grains de sable dans les deux yeux.

Quand il s’agit d’un œil rouge unilatéral ou s’il existe de véritables douleurs, il faut adresser le patient à l’ophtalmologiste.

 


Faut-il adresser un œil traumatisé non douloureux et non rouge ?


Un œil très douloureux n’est pas le meilleur signe de gravité dans les traumatismes. Aussi, un œil traumatisé doit toujours faire l’objet d’un bilan ophtalmo.

Il faut retenir qu’un œil non douloureux peut être gravement atteint car la perforation d’un œil, un décollement rétinien ou une hypertonie moyenne ne sont pas douloureux. A l’inverse un corps étranger sous la paupière ou un coup d’arc sont très douloureux. Cela s’explique par le fait que l’essentiel de l’innervation sensitive de l’œil se trouve en surface cornéenne.

 


Les douleurs avec symptomatologie visuelle ou à topographie péri oculaire mais d'origine non oculaire


1) la migraine ophtalmique

Il ne s’agit pas à proprement parler d’une douleur ophtalmologique mais le trouble visuel qui la précède fait que l’ophtalmologiste est souvent consulté pour ce problème. 

 

Le seul interrogatoire permet le diagnostic : les points clés sont les suivants :

- début latéral jamais central

- notion d’extension rapide

- notion d’aspect scintillant ou lumineux

- présence d’un scotome

 

 

2) Les névralgies d’origine trigéminale :

Il ne s’agit pas de douleurs d’origine ophtalmologique mais de douleurs s’exprimant dans la sphère orbitaire.

Ici encore l’interrogatoire est déterminant.

Douleurs unilatérales, orbitaires, évoluant par crises, violentes, accompagnées de signes de vasodilatation : rougeur oculaire, larmoiement, rougeur du visage, écoulement nasal…

La plus caractéristique est l’algie vasculaire de la face.

 

3) La douleur orbitaire associée à un syndrome de Claude Bernard Horner relève d’une dissection carotidienne jusqu’à preuve du contraire.

           

On vous remettra une petite grille mémo à utiliser dans les problèmes de douleurs oculaires afin d’affronter sereinement le dilemme (adresser, rassurer ou traiter ?),sans crainte de faillir et sans avoir besoin d’une lampe à fente.

 

Interrogatoire, interrogatoire, interrogatoire … et examen macroscopique sont suffisants dans l’immense majorité des cas.