• Accueil
  • Antibiothérapie en médecine générale

Antibiothérapie en médecine générale



 

Professeur Eric SENEVILLE

 

L’un des enjeux actuels en infectiologie concerne le niveau de la résistance aux antibiotiques atteint par certaines bactéries parmi lesquelles E. coli y compris les souches d’origine communautaire.

La résistance aux antibiotiques des bacilles à Gram négatif (BGN) est actuellement beaucoup plus préoccupante en France que celle du staphylocoque doré pour au moins deux raisons : le risque  de diffusion à partir du tube digestif (BGN) est plus difficilement maitrisable qu’en cas de transmission cutanée (S. doré) et nous avons actuellement un déficit de production de nouveaux antibiotiques actifs sur les BGN multi-résistants tel que nous sommes désormais confrontés à des bactéries  pratiquement résistantes à tous les antibiotiques. On estime que cette situation est à l’origine d’environ 25.000 morts par an en Europe.

La seule solution pour renverser cette situation catastrophique est de réduire la consommation d’antibiotiques. Les âges extrêmes correspondent aux consommations d’antibiotiques non motivées les plus élevées. Chez les enfants il s’agit essentiellement des infections des voies aériennes supérieures alors que chez la personne âgée, il s’agira des infections urinaires et des infections de plaie chronique.

Il existe deux outils diagnostiques fiables de diagnostic positif d’infection bactérienne disponibles en ville dont l’utilisation est le moyen le plus efficace pour réduire (et adapter dans certains cas) le recours à l’antibiothérapie.

 

Le Test de Diagnostic Rapide (TDR) 

50 à 90% des angines sont virales (environ 9 millions d’épisodes par an en France)

Le TDR n’est à faire que devant une forme érythémateuse ou érythémato-pultacée

Performances du TDR:

 sensibilité : 90 %

 spécificité : 95 %

 valeur prédictive positive: 90 %

 valeur prédictive négative : 96 %

A l’exception de la diphtérie, de la syphilis et du gonocoque, la seule bactérie à envisager pour l’antibiothérapie est le streptocoque β-hémolytique du groupe A (S. pyogenes):

      25-40% chez l’enfant

      10-25% chez l’adulte

 

La bandelette urinaire (BU)

•       Chez la femme = haute valeur prédictive négative

            leucocytes -  et nitrites -

            donc, rechercher un autre diagnostic

•       Chez l’homme = haute valeur prédictive positive

            leucocytes ou nitrites :

            à confirmer par ECBU

            si BU négative : n’exclut pas le diagnostic d’infection urinaire

 

 

 

 

 

 

 

Infection d’une plaie

Le diagnostic est clinique = au moins 2 parmi les éléments suivants :

 gonflement

 augmentation de la chaleur locale

 douleur

 érythème d’au moins 0,5-2 cm autour de la plaie

 présence de pus

 

En cas de plaie chronique (ulcère, escarre, mal perforant plantaire) :

 

►   L’antibiothérapie (locale et systémique) n’a pas montré qu’elle:

      - favorisait la cicatrisation

      - empêchait l’infection de survenir

      - améliorait le pronostic des patients

Alors que

►   L’antibiothérapie (locale et systémique) a montré qu’elle:

      - augmentait le risque d’effets secondaires

      - favorisait l’émergence de bactéries résistantes

      - augmentait les coûts

PAS D’ANTIBIOTHERAPIE DES PLAIES EN L’ABSENCE D’INFECTION AVEREE