Les phobies scolaires


 

Docteur Catherine GOUDEMAND

 

Plan

 

·                    Historique du concept et définition

·                    Eléments psychopathologiques

·                    Démarche diagnostique.

·                    Approche thérapeutique.

 

La phobie scolaire est une pathologie de la scolarité. Toutes les pathologies de la scolarité témoignent de dysfonctionnements préoccupants dans le développement psychique de l’enfant et de l’adolescent. Réussir sa scolarité n’engage pas seulement le statut social ultérieur mais a des conséquences immédiates sur la construction de la personnalité. Découvrir le plaisir de communiquer ses pensées, ses émotions, de connaitre, de raisonner organise la personnalité à la fois dans son narcissisme mais aussi dans ses relations à autrui. Quand l’enfant ou l’adolescent rencontre des difficultés c’est l’estime de soi qui est affectée.

L’école c’est scolariser (habituer l’enfant à une nouvelle vie), socialiser (apprendre à l’enfant à établir de nouvelles relations), faire apprendre et exercer (l’enfant par diverses activités développe ses capacités de sentir, d’agir, de parler, de réfléchir d’imaginer). Ce qui sollicite trois domaines de développementaux : la motricité, le langage et la capacité à se séparer.

La scolarisation prend le relai de la famille en élargissant le champ des expériences mais pour en profiter l’enfant doit être engagé dans un processus évolutif sans entraves. Cela pose la question du désir qui sous tend tout apprentissage. Il s’enracine dans les interactions précoces mères bébé puis dans les relations familiales

 

 Mais quand on parle de phobie scolaire de quoi parle t-on ?

 

Toutes les pathologies de la scolarité se résument elles à la phobie scolaire ? La phobie scolaire est l’un des aspects des troubles de la scolarité et est à différencier du non investissement scolaire. Dans la phobie scolaire l’enfant a le souhait d’apprendre. Par ailleurs le terme de  phobie scolaire est l’objet de nombreuses controverses qui portent d’une part sur la signification phobique du symptôme et d’autre part sur l’organisation psychopathologique sous jacente. Le terme refus anxieux de l’école est plus adapté. Le refus anxieux de l’école, partie la plus neutre et la plus descriptive est la partie visible d’une constellation psychopathologique toujours complexe tant sur le plan individuel que familial.

 

Dans la phobie scolaire il est Important de repérer qu’il s’agit d’un déplacement sur l’école d’un conflit intrapsychique malgré les causes « apparentes » dans certains cas tels la violence, les moqueries etc.. qui ont bien évidemment un impact sur l’enfant ou l’adolescent mais qui interviennent toujours sur un terrain fragile.

Le refus anxieux de l’école peut se manifester seul ou associé à d’autres symptômes.

 

La phobie scolaire refus anxieux de l’école révèle toujours une anxiété de séparation

 

Si la phobie scolaire(le refus anxieux de l’école) se manifeste à tout âge elle survient plus fréquemment à l’adolescence en raison du processus de l’adolescence et des remaniements induits. Certains signes dans l’enfance font le lit d’une phobie scolaire à l’adolescence.

 

 

 

 

Pathologies repérables en maternelle :

 

·                    Angoisse de séparation

·                    Retard de langage

·                    agressivité

·                    instabilité psychomotrice

 

Pathologies repérables à l’école élémentaires

 

·                    comportements agressifs

·                    instabilité psychomotrice ou troubles d'hyperactivité avec trouble de l’attention associé (THADA)

·                    difficultés d’apprentissages

·                    phénomènes anxieux

 

Pathologies repérables au collège

 

Repérer l’impact de l’adolescence sur la scolarité, comment les exigences scolaires exacerbent la problématique de l’adolescence.

 

·                    Troubles du comportement  tels qu'instabilité psychomotrice et agitation

·                    Comportements agressifs

·                    Inhibition relationnelle

·                    Difficultés de penser (renoncement à penser, inhibition de la pensée)

·                    Troubles anxieux

·                    Dépression

·                    Conduites antisociales (consommation de toxiques, violence)

 

  Le repérage et l’intervention précoces sont nécessaires afin d’éviter le décrochage scolaire qui ne fait que renforcer la pathologie

 

   La prise en charge doit être précoce et diversifiée. Le traitement doit tenir compte des différents facteurs en jeu : rééducation (psychomotrice ou orthophonique) et approche psychologique peuvent cohabiter et ne doivent pas s’exclure .Un dialogue avec les enseignants est toujours souhaitable.

 

 

Points essentiels :

·                    Caractère multifactoriel : causes inhérentes à l’enfant ou l’adolescent, d’autres à son milieu

·                    Nécessité de repérer et de traiter précocement

·                    Les manifestations anxieuses doivent être traitées rapidement sans espérer d’amélioration spontanée avec le temps

 

 Clinique des Quatre Cantons de Villeneuve d'Ascq

 Fondation Santé des Etudiants de France.