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Dépistage du diabète gestationnel : nouveautés




Docteur Rémy LEROY - Lille


 

CE QU’IL FAUT RETENIR

 

1-  Trop de troubles de la tolérance glucidique sont ignorés au début de grossesse (et parfois d’authentiques diabètes de type 2 négligés) ce qui favorise une macrosomie fœtale

C’est la raison pour laquelle il a été décidé de proposer un dépistage de ces femmes par le dosage de la glycémie à jeun dès la première visite anténatale dans une population dite « à risque »

  • femmes de plus de 35 ans
  • femmes avec IMC> 25
  • femmes ayant des antécédents de diabète au 1er degré
  • femmes ayant déjà présenté un diabète gestationnel ou ayant connu une grossesse avec naissance d’un enfant macrosome

 

La valeur de glycémie à jeun normale est : < 0g92/l

 

Remarque 1 toute femme dépistée de cette façon doit donc justifier de la même prise en charge que celle que nous définirons ultérieurement et donc celle-ci est débutée très tôt et poursuivie tout au long de la grossesse.

Remarque 2 il y a gros à parier qu’il sera difficile d’empêcher un dosage « facile » de la glycémie à jeun très tôt dans la grossesse : cette mesure n’est pas recommandée

Il est très probable que nous soyons en effet alors confrontés à « sur accompagner » une population de femmes chez lesquelles on découvrira des glycémies à jeun très modestement élevées.

Il ne faut pas doser la glycémie à jeun de toutes les femmes enceintes mais s’efforcer de ne « passer à côté » des femmes à risque

 

2- Dans cette population à risque le dépistage du diabète gestationnel doit rester systématique chez toute femme enceinte entre la 24ième et la 28ième semaine d’aménorrhée.

Ses modalités de réalisation sont simplifiées

Terminé le O’ Sullivan suivi en cas d’anomalie d’une HGPO avec 100g de GLU

On propose un test à 75g de GLU avec comme valeurs à ne pas dépasser :

0.92 g/l à jeun

1.80 g/l à 1H

1.53 g/l à  2H

1 ou 2 ou 3 valeurs c’est pareil : il existe un diabète gestationnel à prendre en charge de la même façon

 

3- La prise en charge :

  • Une alimentation en gros équilibrée c'est-à-dire en supprimant les sucreries en maintenant les féculents le pain (complet si possible) les fruits les laitages, alimentation pauvre en graisse. Une activité douce est bienvenue bien sûr

Une fragmentation du petit déjeuner est très intéressante (hyperglycémie facile après cette prise alimentaire)

  • Mise en place d’une auto surveillance (pas de problème de prise en charge dans cette circonstance particulière)

La glycémie doit être mesurée à jeun et après chacun des 3 repas principaux : petit déjeuner, déjeuner, diner.

L’accord s’est fait sur la valeur obtenue 2H après le début de ces 3 repas

Valeurs à ne pas dépasser :

A jeun : 0.95g/l

2H : 1.20 g/l

 

  • Au-delà de ces valeurs (dérives en nombre suffisant et après 1 à 2 semaines de diététique bien conduite, en tenant compte également de la petite incertitude de mesure avec les appareils de mesure capillaire) insulinothérapie (en France arrêt des anti diabétiques oraux utilisation de Novorapid® et Humalog® comme insuline rapide et Insulatard® comme intermédiaire, Apidra® et Levemir® sans doute un jour « acceptées » mais pas encore à ce jour)

 

Le caractère spécifique de la prise en charge avec la nécessité d’un suivi hebdomadaire au moins par un coaching téléphonique parfois pendant une période longue rend logique la prise en charge par un diabétologue ayant une activité organisée dans ce domaine